Atelier de partage du Rapport national sur la compétitivité du Sénégal (RNCS 2024) – 04 dec 2025

Le secrétaire général du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération (MEPC), Mouhamadou Bamba Diop, a présidé, ce jeudi 4 décembre 2025, au nom du ministre Abdourahmane Sarr, l’atelier de partage du Rapport national sur la compétitivité du Sénégal (RNCS) édition 2024.
L’événement s’est tenu en présence du coordonnateur de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DGPPE), M. Djibril Dione, du représentant du CNES (Confédération nationale des employeurs du Sénégal), M. Alla Sène, du représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, du directeur exécutif de l’UNACOIS Jappo, M. Ousmane Sy Ndiaye, ainsi que du directeur du Centre d’Etudes de Politiques pour le Développement (CEPOD), M. Alaya Ouarmé.

L’atelier a également réuni de nombreux acteurs issus de l’administration publique, de la société civile, du secteur privé, du monde académique et des partenaires techniques et financiers. Cette diversité de participants illustre l’intérêt partagé pour la compétitivité nationale et la volonté collective de renforcer le tissu économique du Sénégal.

Ce document dresse un « bilan exhaustif, enrichi » pour cette édition, dans une perspective essentielle de cohérence avec les ambitions du gouvernement concernant les Objectifs de développement durable.

« Le cadre d’analyse adopté, fruit de l’expertise du Centre d’études de politiques pour le développement et des interactions méthodologiques reconnues, comme celles du Forum économique mondial, de Solability et de l’Observatoire de compétitivité durable, nous offre une approche holistique des résultats », a souligné le secrétaire général du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération.

Ainsi, les classements internationaux sont sans équivoque. Selon Mouhamadou Bamba Diop, le Sénégal se situe « encore loin des nations les plus compétitives » de la planète. La reprise économique post Covid19, bien que perceptible sur certains indicateurs, ne saurait masquer les défis structurels persistants.

Sur le plan macroéconomique, la croissance que l’économie sénégalaise a enregistrée, avec un taux moyen annuel de 5,3 % entre 2015 et 2023, constitue un acquis important.

« La résilience dont nous avons fait preuve, avec un taux de croissance parmi les rares positifs au niveau mondial en 2020, témoigne de notre potentiel. Cependant, le niveau d’endettement croissant, dépassant le seuil de vigilance et atteignant près de 119 % du PIB, ainsi que la faible progression du PIB par habitant, sont des signaux qui exigent une gestion macroéconomique responsable et prudente, ainsi qu’une politique de croissance inclusive appuyée sur les initiatives territoriales », a-t-il affirmé.

Il a également lancé un appel à l’ensemble des parties prenantes, afin de travailler dans une dynamique commune visant à faire du Sénégal une économie compétitive, résiliente et souveraine.

Il convient de rappeler que le RNCS n’est pas seulement un constat ou un diagnostic. Il s’inscrit dans une dynamique opérationnelle qui permet à l’État d’alimenter directement sa feuille de route, notamment à travers la Stratégie nationale de développement du secteur privé et de promotion de l’investissement.

La Stratégie nationale de Développement du Secteur privé et de Promotion de l’Investissement (SNDSPI) propose en effet les orientations essentielles pour renforcer la compétitivité des entreprises ainsi que la gouvernance et la gestion du secteur privé. Elle se décline en trois axes : le développement des pôles territoriaux, l’accélération de l’entrepreneuriat et de l’investissement privé, et l’amélioration du climat des affaires.

« Ainsi, le RNCS et la SNDSPI forment un tandem cohérent pour transformer structurellement notre économie. Fort de cette analyse lucide, je souhaite rassurer les partenaires du Sénégal, et le secteur privé en particulier, que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour mettre en œuvre des actions coordonnées, concertées et pertinentes pour une transformation systémique de notre pays », a rassuré M. Diop.

« Notre rôle, en tant qu’État, est de créer un environnement favorable aux affaires, en simplifiant les procédures, en garantissant la sécurité juridique et en facilitant l’accès au financement et aux marchés. La compétitivité requiert une collaboration inclusive entre les acteurs et une territorialisation de l’économie valorisant les spécificités locales », a-t-il précisé.

Dans cette perspective, Mouhamadou Bamba Diop a rappelé que le RNCS constitue une invitation à l’action, en mettant en lumière les forces, les faiblesses, les opportunités et les défis. Il souligne l’urgence de mener des réformes ambitieuses et d’engager un effort collectif afin d’améliorer la position du Sénégal dans l’économie mondiale et de garantir un avenir durable et prospère pour l’ensemble de la population.

Des actions prioritaires à court terme, alignées sur la SNDSPI, sont envisagées par l’État. Elles portent notamment sur la simplification administrative à travers une digitalisation accélérée et la mise en place de guichets uniques territoriaux. Pour favoriser l’accès au financement des petites et moyennes entreprises, il est prévu une révision des critères d’éligibilité, ainsi que la promotion du crédit bail et de la micro assurance.

L’État prévoit également de renforcer la structuration des chaînes de valeur, en particulier à travers la cartographie des filières prioritaires et l’amélioration des capacités des entreprises, notamment en gestion, digitalisation et normes qualité. Cet effort inclut aussi l’appui à la formalisation, le développement de zones économiques, la modernisation logistique et énergétique, l’accompagnement à la certification et la promotion du « Made in Senegal ».