Conférence Internationale sur l’Émergence de l’Afrique (2019)
Du 17 au 19 janvier 2019, s’est tenue au Centre International de Conférences Abdou Diouf à Diamniadio, au Sénégal, la troisième édition de la Conférence Internationale sur l’Émergence de l’Afrique, CIEA III.
Cette rencontre a été rehaussée par la présence de leurs Excellences :
– M. Macky Sall, Président de la République du Sénégal ;
– M. Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République du Mali ;
– Dr. TUN Mahathir bin Mohamad, Premier Ministre de la Malaisie ;
– M. Amadou Gon Coulibaly, Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire ;
– M. Lee Ju Young, Vice-Président de l’Assemblée Nationale de la République de Corée et ;
– Mme Ségolène Royal, représentante du Président de la République Française.
La CIEA III a enregistré la participation d’éminentes personnalités des institutions partenaires, notamment Messieurs Achim STEINER, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Akinwumi Adesina, Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), Hans Peter Lankes, Vice-Président de la Société Financière Internationale du Groupe de la Banque mondiale.
Ont également participé à cette rencontre les dirigeants des institutions internationales et africaines à travers l’Union Africaine, la CEA, la CEDEAO, l’UEMOA, la BOAD, la BCEAO et d’éminentes personnalités du secteur privé, du monde universitaire, des experts et représentants de la société civile.
Plus de 1300 décideurs et experts en provenance d’une cinquantaine de pays à travers le monde ont échangé sur la problématique « Emergence, Secteur privé et Inclusivité ».
Les travaux de cette troisième édition qui ont démarré par une session de haut niveau réunissant les Chefs d’Etat et de Gouvernement, les Chefs d’institution, et les dirigeants d’entreprises, ont permis de mettre en exergue six thématiques majeures sous-jacentes à la problématique de la conférence. Il s’agit de :
• promouvoir la stabilité à la fois aux plans politique et sécuritaire mais également de maintenir la stratégie d’émergence sur le long terme ;
• Mobiliser des ressources internes et encourager les investissements directs étrangers (IDE) dans les secteurs stratégiques assortis de transferts technologiques ;
• Développer le capital humain avec un accès particulier sur l’adéquation formation-emploi ;
• Mettre en place un tissu de PME/PMI locales à travers un meilleur accès au financement et une meilleure prise en compte du contenu local dans les projets de développement ;
• Elargir la taille des marchés africains à travers des infrastructures de connexion des pays et des réformes propices au développement des entreprises et ;
• Amorcer une dynamique d’industrialisation durable pour une meilleure valorisation des matières premières.
Ces thématiques ont été approfondies dans les discussions en sessions plénières et panels parallèles qui ont permis d’apporter des éléments de réponses aux questions relatives à la promotion du secteur privé comme moteur d’émergence, et d’inclusivité, gage de la soutenabilité de l’émergence.
A l’issue des échanges, la conférence de Dakar a émis les recommandations suivantes à l’endroit des acteurs.
Les Etats sont invités à :
• mettre en place les conditions d’une stabilité politique, institutionnelle, et sécuritaire et à bâtir une Vision à long terme partagée qui transcende les mandats politiques ;
• Maintenir les efforts en matière de réforme de l’environnement des affaires, de réalisation d’infrastructures de soutien à la production et de connexion aux marchés, ainsi que de formation afin de garantir l’employabilité des jeunes ;
• Accorder une attention particulière aux réformes fiscales, en vue d’une meilleure mobilisation des ressources internes et ;
• Favoriser l’avènement de champions nationaux et régionaux, et développer les échanges intra-africains à travers l’accès à des marchés élargis.
Pour sa part, le secteur privé s’est félicité de la volonté des Etats d’accompagner l’essor des champions nationaux. A ce titre, il devra s’inscrire dans une dynamique à long terme et exploiter les opportunités offertes par les partenariats publics-privés innovants.
Par ailleurs, le secteur privé est appelé à jouer pleinement son rôle dans le processus de valorisation des produits africains par la transformation des ressources naturelles et le recours à l’innovation.
Aussi, reconnait-il l’importance de son rôle dans la mise en œuvre d’initiatives favorisant le développement de la productivité du travail ainsi que l’inclusion sociale et territoriale.
Quant aux partenaires techniques et financiers, ils réitèrent leur soutien aux efforts des États visant la formulation de stratégies d’Émergence et la mobilisation de ressources financières additionnelles.
Ils réaffirment également leur volonté de soutenir l’initiative privée, à travers la dynamisation des guichets y relatifs.
La conférence a reconnu l’importance de la pérennisation et de l’institutionnalisation des rencontres de la CIEA et recommande aux Etats, au secteur privé et aux institutions partenaires de travailler à en faire un puissant levier d’échange d’expériences permettant de garantir la réalisation de leurs ambitions.
Ainsi, la quatrième édition de la CIEA qui se tiendra en mars 2021 à Abidjan, offrira l’occasion de faire une évaluation de cette initiative et d’en tirer les leçons.
Dans cet esprit, un secrétaire exécutif a été nommé en vue d’opérationnaliser dans les meilleurs délais la feuille de route de la CIEA.
Fait à Diamniadio, le 19 janvier 2019.
LA CONFERENCE