1er Forum sur l’intégration économique : la place du secteur privé dans la ZLECAF

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Photos du jour Rapport sur l’intégration régionale

 

Le Ministre de l’Économie du Plan et de la Coopération, Amadou HOTT a présidé ce mardi le 1er forum sur l’intégration économique dont le thème est « l’intégration économique à l’heure de la zone de libre échange continental .

Cette initiative du Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération vise à promouvoir une meilleure intégration économique dans la Zlecaf. Cette intégration, selon les experts du panel, passe forcément par un renforcement du secteur privé africain. « Il est important pour nos pays de renforcer nos secteurs privés. Sans cela, nous ne pouvons même pas exporter vers d’autres pays », fait remarquer le Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou HOTT.

Selon lui, au Sénégal, après le Covid-19, d’importantes mesures allant dans le sens de renforcer le secteur privé, ont été prises par le chef de l’État. Entre autres mesures, on peut citer le renforcement des mécanismes d’accès des PME aux financements, la mise en place d’un fonds de préparation des projets qui permet de financer les PPP.

Dans le cadre de l’exploitation des ressources minières, le Sénégal a également pris l’option de baliser la voie à ses entreprises privées. « Nous voulons insérer nos entreprises dans les différentes chaînes de valeurs. Il ne s’agit plus de laisser ces chaînes aux entreprises privées », a indiqué le Ministre HOTT.

Il a par ailleurs rappeler la nécessite d’industrialiser les pays africains tout en valorisant “le consommer locale”.

La mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) suppose plus de voies de communication de qualité et des usines en nombre, soulignent plusieurs acteurs du développement. La Banque africaine de développement (Bad) estime actuellement les échanges intra-africains à près de 16 % alors qu’ils représentent plus de 60 % sur les continents asiatique et européen. Plusieurs raisons, principalement la carence en infrastructures, expliquent la faiblesse du commerce intra-régional sur le continent noir.

Selon l’institution financière, moins du tiers de la population africaine a accès à une route praticable en toute saison, tandis que les coûts de transport et les délais d’acheminement des marchandises le long des corridors routiers sont deux à trois fois supérieurs à ceux des autres régions du monde.

Mais la Zlecaf, ratifiée le 20 janvier 2021 par 36 pays africains, devrait permettre de booster le commerce entre les différents Etats. Ainsi, « transformer l’Afrique en un véritable marché unique où les biens et les personnes circulent librement nécessite de combler les lacunes en infrastructures régionales », a déclaré la vice-présidente par intérim du Groupe de la Bad, Yacine FAL. Au-delà des infrastructures et des industries, l’effectivité de la Zlecaf passera également par la levée « des obstacles non tarifaires qui augmentent les coûts supportés par les entreprises d’environ 14 % », a affirmé Yacine FAL, non sans ajouter que cette entreprise requiert un effort politique soutenu et le soutien de tous les acteurs, en particulier les partenaires au développement.

La Directrice du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Ngoné DIOP, a fait remarquer que l’énorme déficit d’infrastructures et le manque de financement constitue une contrainte majeure aux efforts d’intégration. Dans ces deux secteurs, les besoins de l’Afrique sont respectivement évalués entre 130 et 170 milliards de dollars par an et entre 70 et 100 milliards de dollars par an.

Dans ce contexte, « nous devons faire preuve d’innovation et de dépassement pour maximiser les gains escomptés de la Zlecaf. La digitalisation et l’opérationnalisation des plateformes numériques constituent un levier efficace pour optimiser le commerce intra-africain et par ricochet l’intégration régionale », a-t-elle suggéré.

Résorber le gap infrastructurel est « un point fondamental » pour accélérer l’intégration économique, a indiqué, de son côté, le Ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou HOTT, tout en soulignant la nécessité pour les pays africains de « s’industrialiser de manière compétitive et de monter au niveau des chaînes des valeurs ».